
Trump veut exclure les immigrés clandestins du recensement
Trump veut exclure les immigrés clandestins du recensement
Donald Trump a demandé jeudi 7 août que le prochain recensement ne prenne pas en compte les «personnes présentes illégalement» aux États-Unis, au moment où la Maison-Blanche fait pression sur de nombreux responsables locaux pour redécouper la carte électorale en faveur des républicains. La Constitution américaine prévoit qu’un recensement soit effectué tous les dix ans en comptant «l’ensemble des personnes dans chaque État», dont les immigrés en situation irrégulière. Le prochain doit avoir lieu en 2030, mais les préparatifs ont déjà commencé pour cette tâche colossale dans un pays de plus de 340 millions d’habitants.
«J’ai demandé à notre ministère du Commerce de commencer immédiatement à travailler sur un nouveau recensement très précis, basé sur les faits et les chiffres actuels (…). Les personnes qui se trouvent illégalement dans notre pays NE SERONT PAS PRISES EN COMPTE DANS LE RECENSEMENT», a écrit le président américain sur sa plateforme Truth Social. Donald Trump a effectué cette demande car le recensement sert notamment à déterminer le nombre de membres du collège électoral, État par État, pour l’élection présidentielle, mais aussi à déterminer le nombre d’élus au Congrès de chaque État. Le Pew Research Center estimait ainsi en 2020 qu’en retirant les immigrés sans papiers du recensement américain, la Californie, le Texas et la Floride auraient chacun perdu un siège au Congrès.
«Gerrymandering»
Certaines figures conservatrices ont appelé jeudi à ne pas attendre 2030 et à effectuer un nouveau recensement dès que possible, comme l’influenceur Charlie Kirk qui a dit vouloir corriger le recensement de 2020, «foiré» selon lui en défaveur des républicains dans un contexte de Covid-19. Donald Trump avait déjà tenté lors de son premier mandat de changer les règles établies, notamment en incluant une question sur la citoyenneté dans les documents de recensement. Mais cette mesure avait été rejetée par la Cour suprême, sans que celle-ci ne se prononce pour autant sur le fond sur la question de la présence des immigrés clandestins dans le recensement.
Sa proposition s’inscrit dans la continuité de la pression qu’il exerce sur les responsables républicains de plusieurs États, en particulier au Texas, pour redécouper la carte électorale en leur faveur, une technique nommée «gerrymandering». Le républicain agit en amont des élections de mi-mandat de novembre 2026, où le parti au pouvoir perd traditionnellement du terrain, et alors qu’il ne dispose que d’une fine majorité actuellement à la Chambre des représentants.